Cap sur la Floride ! — Partie 1 : impressions générales
Un article bientôt !
Une bonne année, tout simplement
Et voilà, une nouvelle année s'est installée ! Je vous la souhaite remplie de bonheur à consommer sans modération !
Les coupes de champagne et les petits fours qui accompagnent souvent les soirées festives de fin d'année me rappellent un événement spécial qui s'était tenu en avril 2002. À cette époque, je ne faisais plus partie du staff Disney depuis quatre ans. Toutefois, ma nouvelle entreprise avait (et a toujours) des liens étroits avec la compagnie.
Un jour, un de mes collègues chargé des événements spéciaux vint me voir afin de me proposer de participer à l'organisation d'une soirée spéciale pour Disney. Connaissant mon ancien job, il savait que la perspective d'être à nouveau en contact avec Disney, mais de l'autre côté de la barrière, ne pouvait que m'enchanter ! Et il avait bien raison !
En avril 2002, se tenait le Festival du film de Paris sur le thème du cinéma espagnol et Disney venait tout juste d'ouvrir les Walt Disney Studios. Quoi de plus naturel pour un parc dédié au septième art d'accueillir en son sein un festival cinématographique. La Ville de Paris et Euro Disney étaient ainsi partenaires de l'événement et nous avaient sollicités pour organiser le transfert des invités depuis les Champs-Élysées, jusqu'au nouveau parc de Marne-la-Vallée où se tenait une soirée spéciale.
Plusieurs autobus de la RATP furent donc affrêtés pour accueillir les quelque quatre cents invités quittant le cinéma Gaumont Marignan. Leur destination : La Défense, où les attendaient un RER spécial qui allait faire un trajet direct jusqu'en gare de Marne-la-Vallée.
Le tapis rouge fut déroulé sur l'un des quais de départ, attirant d'ailleurs l'attention des voyageurs réguliers. Sur le quai, un train à deux niveaux a priori bien classique qui fait partie de différentes séries de trains qui circulent d'ordinaire sur la ligne A du RER. Mais ce train en particulier, avait été spécialement réaménagé pour cet événement. Un décor figurant une pellicule de cinéma, mais stylisé à la Disney habillait ainsi le sol du train. Les banquettes du niveau bas avait été retirées et à leur place avait été installé un bar proposant petits fours et champagne. Des musiciens animaient les différentes voitures et l'ensemble créait une ambiance décidément bien insolite !
Le trajet se déroula sans encombre particulière et dans une ambiance bon enfant. Seule petite fausse note quand même : certains invités se croyant tout permis n'ont pu s'empêcher d'essayer d'allumer une cigarette. Ce qui entraîna le courroux du directeur de la ligne A qui a immédiatement fait une annonce sonore pour rappeler qu'un train privatisé n'était pas un prétexte à s'affranchir des règlements qui prévalaient pour tous : stars ou pas stars. Avec la menace d'interrompre purement et simplement le voyage au prochain rappel !
L'arrivée à Marne-la-Vallée s'est faite à nouveau sur un tapis rouge qui a conduit les invités jusqu'à Cinémagique pour une introduction et une projection du film habituel de cette attraction. Jay Rasulo, le p-dg de l'époque, avait même indiqué qu'à l'avenir, Cinémagique inclurait des scènes tirées du patrimoine cinématographique espagnol. Mais à ce jour, le film n'a, à ma connaissance, encore subit aucune modification ou ajout !
La soirée s'est ensuite poursuivie au Studio 1, où des tables réservées attendaient les différents invités de marque. Pour les autres, dont le staff d'organisation, nous étions relégués à l'étage avec un menu simplifié et nous avions atterri à côté de Bernard de la Villardière, beaucoup moins strict dans la vraie vie que les émissions qu'il anime sur M6 !
Les studios commencent à quitter la quatrième dimension
Note
Le Noël des cast members
Des visiteurs cauchemardesques
[Avertissement : cet article comporte du langage familier]
La nuit, tous les chats sont peut-être gris, mais les visiteurs nous en faisaient parfois voir de toutes les couleurs !
Je me souviens d'une belle soirée d'été à Indiana Jones à quelques minutes de la fermeture du parc. Nous étions en train d'accueillir nos derniers visiteurs dans une ambiance bon enfant. L'affluence étant très faible à cette heure si tardive (la grande majorité des visiteurs assistait au défilé de la parade électrique), nous proposions à ceux qui n'en avaient pas eu assez, s'ils voulaient refaire un deuxième, voire un troisième tour de Temple du péril ! L'ambiance était du tonnerre et chacun, aussi bien du côté des cast members que des visiteurs, avaient une pêche électrisante !
Hélas, cette météo du sourire n'allait pas rester au beau fixe… Le ciel allait vite s'obscurcir pour céder la place à un véritable orage.
Souvent, quand il n'y a pas de queue, les visiteurs courent dans les différentes zones de la file d'attente, histoire d'arriver au plus vite à destination. Dans l'absolu, c'était un peu ridicule car l'attraction n'allait pas disparaître comme par magie et les trains n'allaient pas partir plus vite pour autant. Le plus amusant c'était de voir certains visiteurs passer sous ou par-dessus les cordes matérialisant les files d'attente, en prenant un chemin totalement incongru, alors que nous avions ouvert les passages pour éviter qu'ils serpentent ici et là !
Un couple est ainsi arrivé après moult cascades sur le quai d'embarquement. En les voyant arriver, je racontais à mes collègues le parcours un peu insolite qu'ils ont suivi dans la jungle de la file du Temple du péril.
Mais du côté du couple, ils se demandaient de quoi on pouvait parler et nous ont dévisagé tout d'un coup avec un air très méchant… Le gars commence sa vindicte à notre encontre :
— Quoi qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qu'on a fait ? Non, on n'a pas triché. Alors vous nous foutez la paix !
— Pardon ? demandais-je. Ce n'est pas de ça dont on parlait.
— De toute façon, cria la jeune femme, tu es un gros connard et tu devrais rejoindre les putes rue Saint-Denis (sic) !
Élégant, n'est-ce pas ? Mes collègues et moi furent un peu interloqués par tant de violence verbale accompagnée d'une sorte de haine intrinsèque qui nourrissait ces individus. Et encore, ces propos ne sont qu'un maigre échantillon de toutes les insultes auxquelles nous avons eu droit. En même temps qu'ils nous déversaient leur hargne miséreuse, ils s'installèrent de force dans les trains et abaissèrent leur harnais de sécurité.
Sans avoir eu besoin de nous consulter, toute l'équipe s'était accordée pour bien évidemment ne pas lancer les trains.
— Vous n'avez pas à nous parler de cette façon, lança un collègue. Ce train ne partira pas !
— Espèce de bouffon, de toute façon, vous n'êtes que des merdes et c'est bien pour ça que vous faites ce boulot ! Vas-y, tu l'envoies ton putain de train !
— Non, on va plutôt appeler la sécurité, ce sera plus amusant !
Mais le problème, c'est qu'à l'arrière de la voie, les autres trains revenaient de leur tour, et patientaient gentiment les uns à la suite des autres pour pouvoir revenir à quai et débarquer leurs passagers. À contrecœur, l'opérateur de la tour de contrôle dût envoyer les trains pour libérer de la place, mais en s'assurant que l'équipe de sécurité était bien sur le chemin.
Les gorilles arrivèrent accompagné d'un de nos managers. Celui-ci prit l'initiative d'accueillir les malotrus. D'ordinaire de tels visiteurs auraient été expulsés manu militari du parc, mais l'heure de fermeture étant déjà arrivée, ils furent simplement priés de déguerpir. Mon grand plaisir aurait en effet de les voir “escortés” vers la sortie. Les regarder partir comme ça, presque impunément, m'avait laissé un arrière goût d'inachevé.
Profondément sonné par cette scène vécue comme un véritable cauchemar, le réconfort et le soutien de l'équipe m'ont permis de tenir le coup les jours suivants. Encore une fois, ce que vous venez de lire n'est qu'un court extrait de propos bien plus violents et haineux. Mais une chose est certaine, ça vous aide ensuite à vous endurcir et à construire votre propre système de défense.